CHRISTIANE MERCHELLO-NIZIA

L'ÉVOLUTION DU FRANÇAIS

ce volume est établi à partir de l'édition Armand Colin, 1995

Mise sur le réseau Internet,
mai 2010

Copyright de la présente édition, éditions VIGDOR, 2010
ISBN : 2-84771- 034 - 5

 


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TABLE DES MATIERES


PROJET DE CET OUVRAGE

CHAPITRE 1. L'ÉVOLUTION DES LANGUES NATURELLES : POUR UNE THÉORIE DU CHANGEMENT LINGUISTIQUE

1. Les langues naturelles évoluent, mais étudier le changement linguistique n'est pas une démarche qui va de soi

2. « Naissance » et développement de la linguistique historique : le XIXe siècle et les néo-grammairiens ; le XXe siècle : Brunot et Saussure, Martinet et Guillaume
2.1. L'« invention » de la linguistique historique
2.2. Les deux Ferdinand ne se sont pas rencontrés
2.3. Meillet : un sociologisme programmatique
2.4. Haudricourt et Juilland (1949), Martinet (1955)
2.5. Des théories « phonétiques »
2.6. Le « drift » sapirien, la « ligne droite idéale » guillaumienne, la « gouttière » kurylowiczienne

3. Les théories actuellement utilisées pour rendre compte du changement linguistique
3.1. La sociolinguistique et la notion de « variabilité » ; une approche probabiliste
3.2. La théorie paramétrique et la typologie sérielle

4. Raisonner sur une langue dont il n'existe plus de locuteur natif
4.1. Spécificités
4.2. Le corpus : constitution et traitement
4.3. Le statut du quantitatif : basse fréquence, fréquence nulle
4.4. Le nom, et aussi le pronom
4.5. Choix des phénomènes : spécifiques, visibles, ou indirects ?

5. « Expliquer » les changements, « prévoir le passé » : des notions nécessaires, et quelques hypothèses
5.1. Histoire externe/histoire interne
5.2. Histoire/diachronie
5.3. Évolution/changement : le changement, c'est ce que l'on constate ; l'évolution, c'est ce que le linguiste reconstruit
5.4. La forme des changements : par sauts ou en continuum ? Les modes d'évolution : univoques, cycliques ?

6. Quelle théorie, pour ne pas se résigner à l'éclectisme ?
6.1. Besoins
6.2. La théorie des opérations énonciatives d'A. Culioli


CHAPITRE 2. L'ORDRE DES MOTS ET LA PLACE DE L'OBJET EN FRANÇAIS :

1. DEUX SYNCHRONIES, LE FRANÇAIS MODERNE ET L'ANCIEN FRANÇAIS : CHANGEMENTS

1. Position du problème : l'ordre des mots et la place du complément d'objet direct en français
1.1. « Son journal lit Pierre » est-il français ?
1.2. L'ordre des mots
1.3. Des constructions possibles plus nombreuses que ne le disent les grammaires
1.4. Des constructions impossibles
1.5. L'objet direct est un pronom personnel
1.6. Le français moderne est plus restrictif que le latin et que les autres langues romanes
1.7. Le français moderne a perdu des constructions qui étaient possibles jusqu'au XVIe siècle
1.8. La question : quand et comment SVO devient-il ordre canonique ?

2. Formulation de la question linguistique : le complément d'objet direct et la typologie linguistique
2.1. La question de l'objet direct en typologie ; les choix opérés
2.2. Le français a déjà été bien étudié, mais il reste encore des points obscurs

3. Comment aborder cette question ?
3.1. Repérer et analyser tous les schémas attestés
3.2. Une gradation des fréquences
3.3. Jalons pour une « a-grammaire » ; de nouvelles implicatures ?

4. L'ordre des mots en ancien français
4.1. Verbes, sujets, et objets nominaux
4.2. Les combinaisons possibles (19 énoncés pour 24 phrases)
4.3. Ces différents schémas de phrase sont-ils tous attestés en ancien français (XIIe-XIIIe siècles) ?

5. Synthèse et questions
5.1. Esquisse d'une grammaire statistique de l'ordre des mots en ancien français
5.1.1. Schémas non attestés
5.1.2. Schémas de basse fréquence
5.1.3. Schémas assez fréquents
5.1.4. Schémas fréquents
5.2. Changements : comparaison de deux synchronies, l'ancien français et le français moderne. Synthèse et questions
5.2.1. Synthèse
5.2.2. Analyse
5.3. Les grands traits de cette évolution : l'expression du sujet, la position de l'objet ; hypothèses

6. L'ancien français : description synchronique et diachronique
6.1. L'ancien français « langue V2 » : les différentes théories
6.2. De V2 à SVO : la théorie de la déclinaison

7. Étudier l'évolution de l'ordre des mots : quelles approches théoriques ?
7.1. La démarche
7.2. Quelles théories ?

CHAPITRE 3. L'ORDRE DES MOTS ET LA PLACE DE L'OBJET EN FRANÇAIS :

II. ÉVOLUTION

1. L'objet direct est un groupe nominal régime d'un verbe transitif tensé
1.1. La question : comment une structure de phrase devient-elle agrammaticale ? Le processus de « dégrammaticalisation »
1.2. Démarche et corpus

2. La Chanson de Roland (vers, début du XIIe siècle)
2.1. Inventaire et fréquence des différents schémas de phrase
2.1.1. Schémas les plus fréquents
2.1.2. Schémas peu fréquents, rares ou très rares
2.1.3. Schémas non attestés
2.2. Analyse
2.2.1. Les traits caractéristiques de la langue versifiée du XIIe siècle
2.2.2. Les ordres majoritaires et les ordres moins fréquents
2.3. Comparaison avec d'autres textes en vers du XIIe siècle

3. La Quête du Saint-Graal (prose, XIIIe siècle)
3.1. Attestation et fréquence des différents schémas de phrase
3.1.1. Schémas les plus fréquents
3.1.2. Schémas assez peu fréquents
3.1.3. Schémas très peu fréquents
3.1.4. Schéma non attestés, schémas disparus ?
3.2. Les traits caractéristiques de la prose du XIIIe siècle, comparaison avec la Chanson de Roland
3.2.1. Les schémas absents
3.2.2. Le sujet, expression et place
3.2.3. La première place dans l'énoncé
3.2.4. L'objet direct nominal
3.2.5. Spécificité du sujet des énoncés en OnV(S)
3.2.6. (...)VOnSn/ (...)VsnOn : une évolution dissymétrique
3.3. Comparaison avec d'autres textes en prose antérieurs et contemporains
3.3.1. Les plus anciens textes en prose non autonome (traductions adaptations de textes latins)
3.3.2. Textes en prose du XIIIe siècle

4. Typologie des objets directs nominaux dans la prose du XIIIe siècle
4.1. Premier type : l'objet direct nominal est thématisé, il comporte un anaphorique
4.2. Deuxième type : l'objet direct nominal est déterminé par un élément cataphorique
4.3. L'objet nominal n'est pas déterminé ; ni simple thème, ni thème emphatisé, il est régime d'un verbe support
4.4. Troisième type : l'objet nominal antéposé est rhématisé
4.4.1. Construction d'une classe d'occurrences : antéposition du rhème avec emphatisation
4.4.2. Objet-Verbe support, antéposition du rhème sans emphatisation : reste d'une base archaïque ?
4.4.3. Objet direct nominal non déterminé mais intensifié : emphatisation du rhème antéposé
4.4.4. L'énoncé est tout entier rhématique : emphatisation du sujet postposé
4.5. Typologie des objets nominaux antéposés dans la Quête
4.6. Comparaison avec les textes en vers du XIIe siècle
4.6.1. OnVS dans la Chanson de Roland
4.6.2. SnVOn dans la Chanson de Roland : une typologie
4.6.3. Emphatisation de l'objet nominal dans les textes en vers du XIIe siècle : OnSnV
4.7. Chronologie

5. Du XIVe au XVIIe siècle : une « dégrammaticalisation »
5.1. Analyse
5.2. Étapes : « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard »… ?
5.2. 1. OnVS constamment rare pendant trois siècles
5.2.2. Le moyen français
5.2.3. Le XVIe siècle
5.2.4. De La Fontaine à Mallarmé ?

6. L'objet est un pronom régime d'un verbe transitif tensé
6.1. En déclarative
6.2. En interrogative et en jussive

7. Interprétations et hypothèses.
7.1. Objet et sujet : une distorsion
7.2. Dissocier SV et OV ; primat de OV
7.3. L'étape de l'ancien français : fin du XIIe siècle, de VOn majoritaire à VOn obligatoire
7.4. Le paradigme des traits du type « VO »
7.5. Évolutions

CHAPITRE 4. L'ÉVOLUTION DES DÉMONSTRATIFS EN FRANÇAIS

I. CHANGEMENTS : NÉCESSITÉ D'UNE NOUVELLE DESCRIPTION DU SYSTÈME DES DÉMONSTRATIFS EN ANCIEN FRANÇAIS

1. L'histoire des démonstratifs en français : un changement radical dans la morphologie
1.1. Un changement radical
1.2. Singularité aussi par rapport aux autres langues romanes
1.3. L'énigme : comment, et pourquoi un aussi beau système s'est-il ainsi transformé ?
1.4. Enjeux théoriques

2. Les origines du système des démonstratifs en français
2.1. L'origine latine
2.2. Le système des démonstratifs aux XIe et XIIe siècles

3. Les changements à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle : l'apparition des déterminants ces, ce ; les suffixes -ci/-la. Explications, hypothèse (A. Dees), questions pendantes
3.1. L'apparition de ces, puis de ce
3.2. Ces appartient-il à la série CIL ou à la série CIST ?
3.3. Ces vient des deux séries, mais n'appartient ni à l'une ni à l'autre ; un nouveau paradigme : ce/ces
3.4. Les apports de Dees et leurs conséquences
3.5. Le système des démonstratifs au XIIIe siècle
3.6. Application à la description d'un corpus
3.7. Les questions que l'analyse de Dees laisse pendantes

4. La valeur de l'opposition CIL/CIST en ancien français et l'hypothèse de G. Kleiber
4.1. Les critères d'analyse sémantique
4.2. De Mathews à Price : proximité versus éloignement ? mais de quoi ?
4.3. La synthèse explicative élaborée par G. Kleiber
4.4. Les apports de G. Kleiber
4.5. Application au texte témoin
4.6. Les questions qui restent pendantes

5. La question des « formes longues » en ancien français (X-XIIIe siècles) : icel, celui, icelui, etc .
5.1. Pourquoi des doublons syntaxico-sémantiques ?
5.2. Le corpus de l'ancien français (1100-1300)
5.3. Les traits distinctifs des formes « longues »
5.4. Une double hypothèse

6. Nécessité d'une nouvelle description du système des démonstratifs en ancien français « classique » (fin XII-XIIIe s.) : trois paradigmes, toniques et atones

ANNEXE 1. LE CORPUS D'ANCIEN FRANÇAIS

ANNEXE 2. TABLEAU DES FORMES DE DÉMONSTRATIFS DU CORPUS DE 16 TEXTES D'ANCIEN FRANÇAIS (FORMES, ET EMPLOI COMME DÉTERMINANT OU PRONOM)

CHAPITRE 5. L'ÉVOLUTION DES DÉMONSTRATIFS EN FRANÇAIS

II. TROIS HYPOTHÈSES EXPLICATIVES ET UNE NOUVELLE DESCRIPTION DU SYSTÈME DU FRANÇAIS

1. Les questions pendantes : comment les formuler

2. Les données : les démonstratifs en moyen français (XIVe-XVe siècles)
2.1. Le corpus
2.2. Les deux séries (I)CIST et (I)CIL dans le corpus du DMF
2.3. Fréquences inégales

3. Première question : l'évolution dissymétrique des formes cil et cist. L'hypothèse pronominale
3.1. Une distorsion embarrassante entre le destin des formes de cas-sujet cil et cist
3.2. Désemploi de la forme cist à partir de 1250
3.3. Parallèlement, conservation de cil dans la même période et jusqu'en moyen français (1350-1430)
3.4. La disparition de cil (vers 1430)
3.5. L'hypothèse pronominale

4. Deuxième question : formes conservées, formes disparues. La conservation comme pronom des seules formes celui, celle, ceus, celles ; et comme déterminants de cest, ceste ; la disparition des autres formes. L'hypothèse de macro-systèmes morphologiques
4.1. Répartition fonctionnelle des formes de démonstratifs, disparitions
4.2. Pronoms et déterminants
4.3. Formes conservées
4.4. L'hypothèse du macro-système pronominal

5. La disparition des « formes longues » préfixées en i- (icelui, etc.) ; le système des déterminants ce/ces et l'apparition de la particule postposée ci/la. L'hypothèse de l'accent tonique

5.1. Les formes préfixées en i- en moyen français
5.2. Déterminant « thématisant » ou « emphatisant »
5.3. Une nouvelle façon de former des déterminants marqués, ou une évolution de la place de l'accent tonique en français ?
5.4. Évolution de l'accent tonique en français

6. Les systèmes des pronoms et déterminants en français depuis les origines : chronologie
6.1. Pertinence de nos hypothèses
6.2. L'hypothèse des « pronoms » et des « déterminants » : historique
6.3. Chronologie

7. Un phénomène d'« analogie » ?

8. Macro-systèmes morphologiques, formants, marqueurs d'opérations énonciatives
8.1. Une théorie des macro-systèmes morphologiques
8.2. Morphèmes spécifiques : il, li, cil, cist, si, ci... ; « formant » en -i-
8.3. Des « marqueurs » spécifiques d'une opération énonciative

9. Pour une théorie de l'évolution des systèmes morpho-syntaxiques
9.1. L'évolution morphologique.
9.2. La place de la syntaxe
9.3. Nécessité d'une théorie des opérations énonciatives

CHAPITRE 6. LE FRANÇAIS DÉSACCENTUÉ ?

1. Comment décrire l'accent tonique en français ?
1.1. Un accent non distinctif
1.2. Changements : du latin au français moderne
1.3. Pas de traces graphiques
1.4. Pas de témoignages de grammairiens

2. Des opinions ou hypothèses fort divergentes
2.1. Des oppositions morphologiques reconnues : le cas des pronoms personnels
2.2. La « première place » de la phrase

3. Indices syntaxiques et discursifs : encore un accent de mot, déjà un accent expressif
3. 1. Une position emphatisable
3.2. Un accent « expressif » en ancien français ?
3.3. L'ancien français des XIIe et XIIIe siècles : une double accentuation

BIBLIOGRAPHIE