ÉMILE BOUTROUX

SCIENCE ET RELIGION DANS LA PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE

Ce volume est établi à partir de l'édition Ernest Flammarion, 1929

Mise sur le réseau Internet : mai 1999

Copyright de la présente édition, éditions VIGDOR, 1999
ISBN : 2-910243-59-1
Publication communiquée au Dépôt légal et à la BNF : mai 1999


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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION. LA RELIGION ET LA SCIENCE. DE L'ANTIQUITÉ GRECQUE À LA PÉRIODE CONTEMPORAINE.

I. LA RELIGION ET LA PHILOSOPHIE DANS L'ANTIQUITÉ GRECQUE . II. LE MOYEN AGE. – Le Christiannisme; les scolastiques; les mystiques. III. LA SCIENCE ET LA RELIGION DEPUIS LA RENAISSANCE.– La Renaissance. – Les temps modernes : le rationalisme; le romantisme. – La science et la religion séparées par uns cloison étanche.

PREMIÈRE PARTIE. LA TENDANCE NATURALISTE

CHAPITRE I. AUGUSTE COMTE ET LA RELIGION DE L'HUMANITÉ

LA CONFRONTATION DÉSORMAIS INÉVITABLE. I. LA DOCTRINE D'AUGUSTE COMTE SUR LA SCIENCE ET LA RELIGION.– La généralisation de l'idée de science et l'organisation des sciences : Science et Philosophie. – Philosophie et Religion : la religion de l'Humanité. II. L'INTERPRÉTATION DE LA DOCTRINE– Sociologie et religion : ce que celle-ci ajoute à celle-là. – Le rapport logique de le philosophie et de la religion dans Comte; la seconde contredit-elle la première ? III. VALEUR DE LA DOCTRINE.– La Science gênée par la Religion, la Religion gênée par la Science. – L'Humanité, concept ambigu. – L'homme, comme aspirant à se dépasser : cela même est la religion. – La contradiction interne du positivisme.
CHAPITRE II. HERBERT SPENCER ET L'INCONNAISSABLE
I. LA DOCTRINE DE H. SPENCER SUR LA SCIENCE, LA RELIGION ET LEURS RAPPORTS.– L'Inconnaissable, la science et la religion. – L'Évolutionnisme, l'évolution religieuse. II. L'INTERPRÉTATION DE LA DOCTRINE :– Les motifs qui ont guidé H. Spencer. – Le rapport de la théorie de l'évolution religieuse et de la théorie de l'Inconnaissable. – L'Inconnaissable négatif et l'Inconnaissable positif. – H. Spencer et Pascal. III. VALEUR DE LA DOCTRINE.– L'Inconnaissable de H. Spencer n'est-il qu'un résidu des religions? La valeur du sentiment selon H. Spencer. – D'ailleurs la doctrine a un fondement rationnel. – Le point faible du système : l'Inconnaissable conçu à un point de vue purement objectif. M. Spencer lui accorde trop ou trop peu.

CHAPITRE III. HÆCKEL ET LE MONISME

I. LA DOCTRINE DE HÆCKEL SUR LA RELIGION DANS SES RAPPORTS AVEC LA SCIENCE– Les conflits de la religion et de la science. – Le Monisme évolutionniste comme solution à la fois scientifique et rationnelle des énigmes qui sont la raison d'être des religions. – Le besoin religieux. Passage progressif, des religions existantes, dans ce qu'elles ont d'utilisable, au Monisme évolutionniste comme religion.

II. VALEUR DE LA DOCTRINE.– 1° L'idée d'une philosophie scientifique : comment Hæckel passe-t-il de la science à la philosophie? – 2° La philosophie scientifique comme négation et substitut des religions : comment Hæckel passe-t-il du Monisme comme philosophie au Monisme comme religion?

III. PHILOSOPHIE ET MORALE SCIENTIFIQUE À L'ÉPOQUE ACTUELLE.– La Philosophie scientifique : obscurité ou vague de ce concept. – La morale de la solidarité : ambiguïté de ce terme. – Persistance du dualisme touchant le rapport de l'homme et des choses.

CHAPITRE IV. PSYCHOLOGISME ET SOCIOLOGISME

LA NATURE ET LES PHÉNOMÈNES NATURELS : LA CONSIDÉRATION DES PHÉNOMÈNES RELIGIEUX SUBSTITUÉE À CELLE DES OBJETS DE LA RELIGION. 338

I. EXPLICATION PSYCHOLOGIQUE DES PHÉNOMÈNES RELIGIEUX.– Le phénomène religieux considéré subjectivement, objectivement – L'évolution historique du sentiment religieux. – Les phénomènes religieux expliqués par les lois générales de la vie psychique.

II. EXPLICATION SOCIOLOGIQUE DES PHÉNOMÈNES RELIGIEUX.– Les avantages du point de vue sociologique. – L'essence du phénomène religieux : dogmes et rites. – Insuffisance de l'explication psychologique; la religion comme fonction sociale.

III. CRITIQUE DU PSYCHOLOGISME ET DU SOCIOLOGISME.– L'ambition de ces systèmes. – Les explications qu'ils fournissent sont-elles effectivement scientifiques ? – Le moi humain et la société humaine sont-ils assimilables à des causes mécaniques ? – Le psychologisme, impuissant à expliquer le sentiment de l'obligation religieuse. – Le sociologisme, comme faisant appel à la société, non seulement réelle, mais idéale.

SECONDE PARTIE LA TENDANCE SPIRITUALISTE

CHAPITRE I. RITSCHL ET LE DUALISME RADICAL

NÉCESSITE RECONNUE POUR LA RELIGION DE COMPTER AVEC LA SCIENCE.

I. LE RITSCHLIANISME.– Ritschl : le sentiment religieux et l'histoire religieuse. – Wilhelm Hermann : distinction du fondement et du contenu de la foi. – Aug. Sabatier : distinction de la foi et de la croyance.

II. VALEUR DU RISTSCHLIANISME.– Le développement de l'élément spécifiquement religieux. – L'écueil de l'anti-intellectualisme : un subjectivisme sans contenu. – Poursuite chimérique d'un monde intérieur sans rapport avec le monde extérieur.

CHAPITRE II. LA RELIGION ET LES LIMITES DE LA SCIENCE

LA CONCEPTION DOGMATIQUE DE LA SCIENCE ET LA CONCEPTION CRITIQUE.

I. APOLOGIE DE LA RELIGION FONDÉE SUR LES LIMITES DE LA SCIENCE.– L'expérience comme principe unique de la connaissance scientifique. – Conséquences : limites dans l'ordre théorique, limites dans l'ordre pratique – Les lois scientifiques, simples méthodes de recherche. – Limites et signification de la correspondance des connaissances scientifiques avec les faits. – L'attitude que la science, ainsi entendue, laisse à la religion pour se développer. – L'esprit et la lettre : caractère contingent et relatif des formules religieuses.

II. LES DIFFICULTÉS DE LA PRÉCÉDENTE DOCTRINE.– La polémique suscitée par le mot «faillite de la science». En quel sens la science reconnaît des limites. – Situation précaire de la religion dans ce système.

III. LA SCIENCE CONSIDÉRÉE COMME ORIENTÉE VERS LA RELIGION.– Les doctrines religieuses comme ébauchées dans la science elle-même; difficulté sont pas simplement négatives, mais impliquent un au-delà supra-scientifique comme condition de l'objet même de la science.

IV. DIFFICULTÉS SUBSISTANTES.– L'autonomie de la science et celle de la religion demeurent compromises. – Insuffisance d'une méthode purement critique.

CHAPITRE III. LA PHILOSOPHIE DE L'ACTION

I. LE PRAGMATISME.– Le concept scientifique comme impératif hypothétique; la notion pragmatiste de la vérité.

II. L'IDÉE D'UNE PHILOSOPHIE DE L'ACTION HUMAINE– La science comme création de l'activité de l'homme. – La religion comme réalisation du vouloir le plus profond de l'âme humaine. – Les dogmes comme vérités purement pratiques. – La religion et la science comme répondant à la distinction de la source et de moyens de l'action.

III. REMARQUES CRITIQUES.– Difficultés inhérentes du concept d'activité pure. – Nécessité d'un principe proprement intellectuel pour la science et pour la religion elle-même.

CHAPITRE IV. WILLIAM JAMES ET L'EXPÉRIENCE RELIGIEUSE.

I. DOCTRINE DE W. JAMES SUR LA RELIGION. – Point de vue de W. James : la religion comme vie personnelle et intérieure – Méthode : l'empirisme radical. – Le terrain psycho-physiologique où germe le sentiment religieux. Le mysticisme. L'expérience religieuse proprement dite; la croyance élémentaire. – La valeur de l'expérience religieuse. Point de vue pragmatiste. La théorie du moi subliminal comme point d'appui scientifique. Les surcroyances.

II. DOCTRINE DE W. JAMES SUR LE RAPPORT DE LA RELIGION À LA SCIENCE.– Science et religion, deux clefs pour ouvrir les trésors de la nature. – La psychologie du champ de conscience, substituée à la psychologie des états de conscience. – Religion et science diffèrent comme le concret et l'abstrait.

III. REMARQUES CRITIQUES.– Réintégration remarquable de la religion dans la nature humaine, et situation forte en face de la science. – Difficulté : l'expérience religieuse a-t-elle une valeur objective? Le subjectivisme universel ne serait pas une solution. – La foi, élément intégrant de toute expérience. – Le rôle essentiel des symboles. – La valeur du côté social des religions.

CONCLUSION

LA CONFRONTATION INÉVITABLE – LE CONFLIT EST PROPREMENT ENTRE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE ET L'ESPRIT RELIGIEUX.

I. RAPPORTS ENTRE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE ET L'ESPRIT RELIGIEUX.– 1° L'esprit scientifique. – Comment s'établissent les faits, les lois les théories. – L'évolutionnisme. – Le dogmatisme expérimental. – 2° L'esprit religieux. – Est-il compatible avec l'esprit acientifique ? – Distinction de la science et de la raison. – La science et l'homme : continuité entre celui-ci et celle-là. – Les postulats de la vie : ils coïncident avec les principes de la religion.

II. LA RELIGION.– Morale et religion : ce que la seconde ajoute à la première. – Vitalité et souplesse de la religion comme principe spirituel positif. – La valeur de l'élément intellectuel et objectif. Le rôle des idées confuses dans la vie humaine. – Les dogmes. – Les rites. – La transformation de la tolérance en amour.